Dans cet article, l'auteur présente le cheminement vers la transformation numérique que les institutions financières (IF) entreprennent progressivement. L'objectif de cet article est d'aider à démystifier cette question technologique de plus en plus complexe, truffée de mots à la mode et de nouveaux concepts. L'accent est mis sur ce que l'auteur juge significatif et pratique pour les IF.
L’article décrit certaines tendances générales observées sur les marchés plus matures, qui sont susceptibles de devenir pertinentes pour les pays en développement et les pays en transition, et introduit la terminologie qui devient désormais la norme dans l'industrie. La distinction entre numérisation et digitalisation sera notamment abordée ainsi que les bases de la transformation digitale. L'auteur fournit quelques exemples afin d'illustrer les grands principes, mais ces exemples ne sont en aucun cas destinés à exprimer une opinion ou un jugement sur ces cas. Enfin, le rôle des régulateurs est discuté et un exemple est présenté sur la façon dont la directive sur les services de paiement révisée affecte les banques européennes.
L'un des messages clés de cet article est qu'il n'existe pas d’ " approche unique" : les conditions locales, le positionnement des institutions financières, la concurrence, les structures du marché concerné et - naturellement - les objectifs stratégiques des institutions financières elles-mêmes peuvent conduire à diverses approches rationnelles en matière de digitalisation. En même temps, l’article insiste sur le fait que l'inaction n'est pas une option et quelques conseils pratiques de haut niveau seront fournis aux dirigeants des IF.
1.Numérisation, digitalisation et transformation digitale
Terminologie
Dans cette partie, nous fournirons une définition des concepts clés, souvent confus ou mal compris, mais utiles pour vous accompagner dans votre transformation digitale.
Figure 1 : Définitions des termes clés
Numérisation
À proprement parler, la numérisation consiste à convertir les informations stockées dans des formats analogiques (c'est-à-dire le papier, la voix, les images, etc.) en un format numérique, afin que les ordinateurs puissent stocker, comprendre et traiter ces données. La plupart des IF s'emploient activement à numériser leurs activités depuis des décennies : elles mettent en œuvre des systèmes tels que le système bancaire central (CBS) ou le système d'information de gestion pour stocker et automatiser le traitement des informations commerciales. Certaines institutions, en particulier celles engagées dans des activités de microfinance, travaillent avec des applications numériques sur le terrain depuis une dizaine d'années. Elles équipent leur personnel de terrain (agents de crédit ou chargés de relations avec la clientèle) de tablettes ou de smartphones, permettant la collecte d'informations sous forme numérique lors des visites des clients et des clients potentiels dans leurs locaux. Cela permet d'éliminer progressivement les formulaires papier, d'assurer une meilleure qualité des données et d'accélérer les opérations commerciales (par exemple, la souscription de crédit/la prise de décision).
Les principaux résultats sont la réduction des délais d'exécution des prêts et l'amélioration générale de la qualité du portefeuille grâce à une collecte, un traitement et une analyse plus systématiques et optimisés des données commerciales des clients. Une fois collectées, les données sur les clients sont traitées par le système et présentent des informations pour le comité de crédit/le décideur en matière de prêt. Si un modèle de notation de crédit est également numérisé, les prêts peuvent être évalués et déboursés de manière entièrement automatique. La numérisation est également possible grâce à la généralisation des services bancaires mobiles et par internet, qui réduit la présence des IF et leur permet en même temps d'approfondir l'empreinte numérique des clients.
Le concept de collecte des données[2] a été largement discuté ces dernières années. Si certains aspects sont pertinents et prometteurs, les IF sont trop souvent tentées de sauter le pas et de s'y plonger (et d'investir) sans avoir au préalable mis en place une gestion et une stratégie de de collecte de données solides.
Nous leur conseillons notamment de commencer par les trois points suivants:
(1)Avoir une bonne gestion données, c’est-à-dire avoir une personne ou un groupe dédié chargé de définir et de mettre en œuvre la politique et la stratégie en matière de collecte et gestion des données au sein de l'institution ;
(2)Préparer et tenir un inventaire des données : quelles sont les données dont dispose l'IF ? Où se trouve-t-elle (dans quel(s) système(s)) ? Et, plus important encore, quelles sont les données requises et non encore disponibles (ou du moins pas encore numérisées) ? Et, enfin, définir une stratégie pour acquérir les données nécessaires ;
(3) Contrôler la qualité des données : surmonter les problèmes dus à la redondance des données et de possibles incohérences ;
(4)Veiller à ce que les données soient nettoyées, compilées de manière significative et puissent être accessibles aux dirigeants d'entreprises de manière pratique (via des outils tels que des rapports analytiques, etc.)
La numérisation est une première étape nécessaire et importante de ce voyage. C'est aussi une histoire sans fin : lorsque de nouveaux produits ou services sont développés, trop souvent, les décideurs ne pensent pas "numérique" et créent de nouveaux formulaires sur papier. Il faut donc adopter une approche rationnelle pour garantir la réduction constante des informations sous forme physique.
Digitalisation
La digitalisation consiste à fournir des services financiers par le biais de canaux numériques. Cela peut être réalisé par les institutions financières seules ou dans le cadre de partenariats entre les institutions financières et d'autres entreprises. Les exemples suivants s'inspirent des services financiers digitaux (SFD) associés aux plateformes de commerce électronique et aux fournisseurs de services de paiement. Parmi d'autres exemples très répandus, on peut également citer les partenariats impliquant des portemonnaies électroniques fourni par des opérateurs de réseaux mobiles.
Figure 2 : Plate-forme de commerce électronique dirigée une IF
Cet exemple montre une banque qui domine les opérations de détail sur un marché assez mature. Afin de promouvoir l'interaction entre ses clients particuliers et ses clients MPME, la banque offre à ses clients MPME la possibilité de créer une boutique en ligne (un service à valeur ajoutée pour les clients MPME) qui accepte les paiements en ligne lors de la vente de leurs biens et services aux clients particuliers. Les clients particuliers peuvent également faire leurs achats dans ces MPME en utilisant un prêt à la consommation automatisé via le processus de vente en ligne, ce qui augmente ainsi le volume de l'activité de la banque.
Ce type de plate-forme présente également des avantages secondaires :
(1)Les fonds restent au sein de l'institution (lorsqu'une vente est effectuée, l'argent passe du compte du client particulier à celui du client MPME - tous deux détenus à la banque)
(2)L'IF recueille davantage d'informations sur ses clients (pour les particuliers, elle recueille les habitudes de consommation. En même temps, ces mêmes informations peuvent également être utilisées pour mieux comprendre le chiffre d'affaires des clients MPME).
Le modèle "entreprise à consommateur" (B2C) n'est pas le seul modèle de commerce électronique : d'autres cas pourraient impliquer une plateforme en ligne "entreprise à entreprise" (B2B) pour les fournisseurs de clients micro (par exemple, une plate-forme où les fournisseurs d'intrants en gros vendent aux petits agriculteurs clients de la banque) ou même un modèle "consommateur à consommateur" (C2C) favorisant les transactions entre particuliers, comme les ventes à petite échelle similaires à celles réalisées par le biais des petites annonces. On peut penser à des plateformes P2P où certaines ventes et certains achats de biens entre particuliers pourraient être organisés par une IF qui fournirait des services financiers pour faciliter ces transactions (par exemple, des services de crédit ou de paiement digitaux).
Figure 3 : Plate-forme de paiement numérique
Certaines entreprises Fintech fournissent des services de paiement numérique aux MPME, soit par carte (notamment en utilisant des points de paiement mobile, appelés aussi mPos), soit par d'autres moyens tels que les codes de réponse rapide (QR codes) ou des transferts basés sur des réseaux sociaux. Dans le passé, de nombreuses MPME n'acceptaient généralement que les paiements en espèces et étaient souvent incapables de fournir un historique fiable de leurs ventes, pourtant nécessaire pour établir la solvabilité de leur activité. Grâce à ces transactions digitales proposées par les fournisseurs de services de paiement, les MPME sont désormais en mesure de justifier leur niveau d'activité et sont devenues éligibles aux prêts accordés par les IF partenaires de ces fintech.
Certaines fintechs ont pu obtenir d'autres informations sur les MPME à partir d'autres sources également, telles que l'historique des ventes des plateformes mondiales de marché B2C en ligne ou des sociétés de services de transport. Les Fintechs peuvent également fournir aux MPME l'accès à d'autres services à valeur ajoutée, tels que des solutions simples de gestion des stocks et de la comptabilité en ligne, sur la base desquelles ces fintechs peuvent analyser plus en détail les performances commerciales des MPME. Si ces MPME ne disposent pas de comptes bancaires, les banques qui collaborent avec les fintechs pour acquérir ces clients pour l'ouverture de comptes et même l'émission de cartes de débit ou de crédit.
Services financiers digitaux (SFD) fournis par les IF et les fintechs
Les services financiers numériques (DFS) peuvent être fournis soit par des fintechs, soit par des institutions financières traditionnelles. La collaboration est toujours possible et les frontières entre les technologies de pointe et les institutions financières ont tendance à s'estomper. Par exemple, bien que cela soit encore exceptionnel, certaines grandes entreprises fintech aux États-Unis demandent maintenant des licences bancaires. Les fintechs couvrent progressivement le spectre des services financiers fournis par les acteurs traditionnels. Dans le même temps, on constate que certaines IF investissent progressivement dans des plateformes de commerce électronique ou travaillent plus étroitement avec les fintechs pour fournir à ces dernières des services que seuls les IFs peuvent fournir. Une étude récente de Price Waterhouse Coopers (PwC) a révélé qu'environ 80 % des grandes institutions financières envisagent sérieusement d'investir dans les technologies et qu'elles escomptent un retour sur investissement de près de 20 % sur ces efforts[2].
Un autre point important à retenir est de comprendre que les données elles-mêmes sont de plus en plus recherchées par les fintechs et les IF.
Transformation digitale
La transformation digitale est une évolution à long terme de la nature et de l'activité - dans notre cas - des institutions financières. Ce phénomène est en train de changer radicalement la façon dont les banques fonctionnent, la nature de leurs activités et leur interaction avec l'ensemble de l'écosystème financier. Dans les 5 à 10 prochaines années, la plupart des institutions financières devront se transformer, ouvrir leurs systèmes et apprendre à coopérer avec d'autres types d'entreprises (hybrides), des fintechs et autres. Une nouveauté évidente et déjà existante est la "banque ouverte[3]" : les institutions financières fournissent leur infrastructure et leurs systèmes existants "comme un service" à différents types d'entreprises non réglementées (portails de commerce électronique, fournisseurs de services de paiement, compagnies d'assurance, fournisseurs de services de transfert de fonds, etc.). La plupart de ce type de coopération se fait avec des fintechs.
Voyons maintenant comment les fintechs et les IFs peuvent coopérer ou se concurrencer.
Fintechs : ami ou ennemi ?
Les Fintechs sont des sociétés de technologies financières utilisant des technologies nouvelles et de pointe qui fournissent des services financiers en concurrence ou en coopération avec les IF. Dans l'ensemble, elles sont plus agiles que les IF traditionnelles et investissent davantage dans des technologies visant à répondre à une question particulière, par exemple en accordant des prêts aux agriculteurs grâce à l'intelligence artificielle (IA) ou à d'autres sources de données.
Les Fintechs sont plus agiles dans le sens qu'elles sont généralement des entreprises plus petites, capables de déployer de nouveaux produits plus rapidement et avec moins d'efforts qu'une IF - généralement plus grande. Le fait que les Fintechs essaient généralement de résoudre une question spécifique les rend également plus promptes à s'adapter. En termes d'utilisation de la haute technologie, des enquêtes ont révélé que quelque 46 % des grandes entreprises fintechs ont investi dans l'IA, contre seulement 30 % environ pour les grandes banques[4].
Tableau 2 : Avantages comparatifs des fintechs par rapport aux IF
Les institutions financières sont-elles désormais sans importance ?
Les Fintechs sont des sociétés de technologies financières utilisant des technologies nouvelles et de pointe qui fournissent des services financiers en concurrence ou en coopération avec les IF. Dans l'ensemble, elles sont plus agiles que les IF traditionnelles et investissent davantage dans des technologies visant à répondre à une question particulière, par exemple en accordant des prêts aux agriculteurs grâce à l'intelligence artificielle (IA) ou à d'autres sources de données.
Les Fintechs sont plus agiles dans le sens qu'elles sont généralement des entreprises plus petites, capables de déployer de nouveaux produits plus rapidement et avec moins d'efforts qu'une IF - généralement plus grande. Le fait que les Fintechs essaient généralement de résoudre une question spécifique les rend également plus promptes à s'adapter. En termes d'utilisation de la haute technologie, des enquêtes ont révélé que quelque 46 % des grandes entreprises fintechs ont investi dans l'IA, contre seulement 30 % environ pour les grandes banques[4].
Tableau 2 : Avantages comparatifs des fintechs par rapport aux IF
Les institutions financières sont-elles désormais sans importance ?
"Les banques sont à la fois nécessaires et pas nécessaires" (Bill Gates, 1994). A un moment donné, l'opinion selon laquelle les institutions financières classiques, et en premier lieu les banques, deviendraient obsolètes était largement répandue. Cependant, 25 ans plus tard, les banques sont toujours là. Ces dernières années, les fintechs ont montré leurs limites et alors que les banques ont montré qu’elles peuvent encore apporter beaucoup de choses. En particulier, les banques/institutions financières traditionnelles disposent des atouts suivants qui sont précieux dans le cadre de partenariats :
- Grande base de clients existants et données associées ;
- Un accès moins cher aux capitaux ;
- Procédures et systèmes de gestion des risques existants en matière de lutte contre le blanchissement d’argent et le financement du terrorisme (LCB/FT)
- Infrastructure (succursales, systèmes d'information, écosystème connecté aux fournisseurs de services de paiement, etc. ;)
- Expertise des marchés sur lesquels ils opèrent ;
- Les licences, c'est-à-dire qu'elles sont réglementées, ce qui apporte un certain confort et réduit certains risques ;
- Crédibilité et visibilité (nom de marque).
2.Aspect réglementaire : l'exemple européen
Un régulateur peut décider de protéger un secteur existant, ce qui rend l'accès au marché plus difficile pour les nouveaux venus. Dans d'autres cas, un régulateur peut aussi forcer certains des acteurs existants à partager des informations avec les nouveaux venus afin de faciliter leur intégration et de promouvoir la concurrence entre les acteurs. Ces dernières années, nous pouvons observer cette tendance en Europe, car le régulateur pousse à une plus grande intégration du marché de l'UE.
Qu'est-ce que le PSD2 ?
La directive sur les services de paiement révisée ou "PSD2", publiée en 2016 et entrée en vigueur en 2018, est une nouvelle réglementation qui concerne quelque 9 000 banques sur 29 marchés européens. Elle vise à unifier davantage le secteur bancaire de l’UE et à renforcer la concurrence entre les banques (et les autres institutions engagées dans ce domaine) en Europe.
Sans entrer dans les détails, l'une des principales conséquences de la DSP2 est l'apparition de fournisseurs de services d'information sur les comptes (FSIC). Les IF existantes et les nouveaux acteurs (généralement les fintechs) ont la possibilité de s'enregistrer en tant que FSCI puis - avec le consentement du titulaire du compte - d'obtenir de manière automatisée les listes et les détails des opérations effectuées sur un compte donné. Cela permet aux titulaires de comptes individuels qui détiennent des comptes dans plusieurs banques et éventuellement dans plusieurs pays, de partager leurs informations avec un agrégateur de comptes. L'une des principales conséquences est que les particuliers peuvent alors utiliser non seulement leurs propres comptes, les services bancaires par internet ou par téléphone portable de leurs propres banques pour effectuer des opérations, mais aussi ceux de tiers. Cela est censé renforcer la concurrence entre les banques, les établissements bancaires et les fintechs, et se traduire par une amélioration de la qualité du service et une baisse des coûts pour les utilisateurs des services financiers en Europe.
Figure 4 : Impact de la PSD2 sur l’agrégation des informations sur les comptes pour les services bancaires et mobiles
Risques et opportunités
Dans le cas de l'Europe, on s'attend à ce que les banques traditionnelles aient du mal à conserver leurs clients actuels. Les jeunes générations sont plus susceptibles de migrer leurs comptes vers de nouveaux acteurs (par exemple, vers des institutions disposant de plateformes bancaires en ligne et mobiles accessibles et conviviales).
La PSD2 est un changement de cap décisif et les IF traditionnelles recherchent désormais des partenariats afin de se démarquer et de rester dans la course. Les IF les plus avancées ont déjà commencé à adapter leurs systèmes et à proposer de nouveaux produits commerciaux de type "services bancaires mobiles et autres" afin que les Fintech puisse "se greffer" sur les systèmes existants des IF et offrir leur services à la clientèle établie de ces dernières. Le fait que les banques vendent de plus en plus l’utilisation de leurs systèmes bancaires et infrastructures « comme un service » à des entreprises tierces (généralement des fintechs) n’est pas une simple tendance : cela reflète plutôt une évolution à long terme du secteur.
Les institutions qui ne s’adapteront pas risquent de souffrir tandis que celles qui adoptent ces changements pourront récolter les fruits de leurs efforts sur l'ensemble du marché européen. Naturellement, cela implique des investissements importants dans les systèmes d'information afin que les IF puissent ouvrir leurs systèmes et infrastructures aux acteurs tiers. Nous pouvons également nous attendre à une augmentation de la cybercriminalité et du vol d'informations.
Si l'Europe est un cas particulier, il serait surprenant qu'une réglementation similaire n'apparaisse pas également dans d'autres parties du monde dans les années à venir.
Conclusion
Les institutions financières sont confrontées à de nombreux défis durant leur transformation digitale et les questions liées à la technologie ne sont pas nécessairement les plus épineuses. Les systèmes informatiques et la gestion des données jouent un rôle stratégique dans les organisations. On peut s'attendre à ce que les IF revoient la manière dont ils servent leurs clients. EN effet, il s'agit avant tout de savoir comment acquérir, engager et fidéliser les clients. Les agences vont être progressivement supprimées et les relations avec les clients se feront de plus en plus par le biais de canaux numériques. Les services de gestion des risques et d'audit seront également touchés par l'automatisation et le déploiement des SFD. Dans ce contexte, la gestion du personnel gagne en importance et les départements des ressources humaines deviennent essentiels pour garantir que les institutions disposent d'une main-d'œuvre compétente ainsi que pour soutenir - dans la mesure du possible - la transition des employés actuels vers le monde digital.
Bien qu'il y ait une graduation séquentielle de la numérisation à la digitalisation et à la transformation digitale, toutes ces étapes restent pertinentes et il est facile pour les IF de revenir aux anciennes habitudes et de rétablir certains formulaires papier car les systèmes d'information de gestion existants ne peuvent pas toujours évoluer aussi rapidement que la créativité des banquiers. Il est probable que de nouveaux canaux seront utilisés pour fournir les produits existants, certains en partenariat, d'autres en utilisant des canaux entièrement contrôlés par les IF. Il s'agit là d'une évolution logique de la manière de fournir des services bancaires. Toutefois, le développement de nouvelles lignes d'activité basées sur la mise à disposition des infrastructures et la vente de données des IF à des entreprises tierces est un paradigme totalement nouveau et - du moins à l'heure actuelle - peu de personnes sont susceptibles d'avoir la capacité de relever ce défi.
C'est pourquoi nous aimerions partager quelques conseils avec les responsables des IF en guise de conclusion à ce document :
- Ne rien faire n'est pas une option : même si les IF existent encore dans cinq ou dix ans, leur rôle et leur nature vont changer ; on ne peut pas se contenter d'attendre et de voir ;
- Manipulez et accédez à vos données de manière plus efficace : élaborez une stratégie en matière de gestion de données et veillez à ce qu’un équipe compétente soit chargée de veiller à sa mise en œuvre ;
[1] Les données volumineuses sont généralement décrites comme un grand volume de données, structurées ou non, provenant de sources diverses et visant à fournir à une entreprise un meilleur aperçu. Si les données importantes peuvent être utiles pour affiner certains modèles, la plupart des IF devraient d'abord s'efforcer de collecter et de gérer de "bonnes données", c'est-à-dire des données significatives, cohérentes et actualisées. C'est déjà un défi en soi, que peu d'IF, même sur les marchés matures, sont capables de relever de manière systématique. Les données importantes sont à plus long terme, mais il faut les garder à l'esprit.
[2] PwC. Redessiner les lignes : L'influence croissante de FinTech sur les services financiers. Que signifie FinTech pour les organismes de services financiers : innovation, perturbation, opportunité - ou tous ? Rejoignez la conversation : #FinTech. https://www.pwc.com/gx/en/industries/financial-services/fintech-survey/report.html
[3] La banque ouverte désigne les banques qui fournissent un accès à leurs systèmes via des API ouvertes, c'est-à-dire une API documentée et utilisable par tous (en fonction des politiques d'accessibilité)
[4] Ibid, PwC. Redessiner les lignes : L'influence croissante de FinTech sur les services financiers